Bonjour,
je suis toujours autant convaincu que l'énergie à vouloir "changer le monde", part de la force intérieure ou en tout cas, en a profondément besoin.
J'avais déjà proposé la lecture d 'ouvrages et je continue dans le même ordre d'idée en proposant la création d'un florilège de textes qui ont une force évocatrice et peuvent donner un coup de fraîcheur à ceux qui sont dans le feu de l'action, un coup d'espoir à ceux qui sont dans le creux de l'action, un coup de départ à ceux qui sont dans le doute, un coup de passion à ceux qui sont dans le désespoir.
Voici deux textes que j'"adore":
« Mais le véritable remède ne se trouve pas entre ses doigts qui fouillent le passé
Mais dans un avenir d'action, dans la volonté et le poing des gens qui renoncent au luxe de l'apitoiement sur soi.
Et préférent risquer un pas. Sans savoir s'il serait mieux de le faire dans cent ans ou dans mille ans, quand leur cœur sera pur.
Nul cœur n'est pur, nulle motivation n'est claire ;
Nous nous trompons nous-mêmes, mais la pire duperie consiste à murmurer : « Seigneur je ne suis pas digne », à se défiler et à tourner son visage contre le mur.
Puissé-je me libérer de cette habitude, lever la tête et porter mon regard vers le monde
Et puissent mes pieds être emportés par cet élan
Trébuchant d'abord, puis se mettant à marcher avec les autres
Et, à la fin, avec le temps et un peu de chance, à danser. »
Louis MacNeice, Autumn Journal III
« Le but est d'habiter la condition humaine.
Pour y parvenir, il faut d'abord accepter notre fragilité, nos défaillances, nos tourments, notre perplexité ; abandonner l'illusion de savoir ; faire le deuil de la vérité ; reconnaître l'autre comme un frère en questionnement et en ignorance ; cela s'appelle l'humanisme.
Pour s'y maintenir, il faut aussi lutter contre la peur, celle de l'échec, celle de la vie, celle de la mort ; cela s'appelle le courage.
Pour y persévérer, il faut exhaler ce qu'il y a de meilleur en l'homme, de beau dans le cosmos, d'admirable parmi la création ; cela s'appelle la hauteur.
Pour s'y sentir bien, il faut dépasser la tristesse, le désarroi, la haine du provisoire, le besoin de posséder ; on doit préférer ouvrir les bras, privilégier l'énergie, célébrer l'existence ; cela s'appelle la joie.
Humanisme, courage, culte de la hauteur, choix de la joie : voilà les quatre propositions de Beethoven. On appelle cela une morale. »
Eric Emmanuel Schmitt
J'espère que ces deux textes pourront donc donner du cœur à l'ouvrage à tous les crapauds fous et plus généralement à tout citoyen du monde. Et auxquels on en ajoutera beaucoup d'autres.