Tout ! Il a tout à voir. L’éducation consiste à rendre un esprit compétent. Compétent signifie être capable de bien faire quelque chose. Par exemple, compétent dans les relations avec d’autres gens consiste à savoir bien s’y prendre avec différents types de gens. On appelle cela un public dans le jargon commercial ou des relations publiques. Mais est-ce si vital ? Ce n’est rien de le dire. C’est cette compétence qui permet à une personne d’être acceptée ou voulue auprès de telle personne ou de tel groupe. Est-ce qu’un esprit ou un groupe d’esprits accepte ou demande cet esprit avec ses talents, ses aptitudes, ses compétences, son état d’être, son caractère, ses émotions, ses goûts, etc. Les relations humaines sont des relations d’esprit à esprit – la sincérité, l’honnêteté, l’honneur, la fierté… Lorsque les relations se cantonnent à des attitudes corporelles sans fondement, on appelle cela l’hypocrisie, la superficialité, les formes. Même la politesse est une attitude de l’esprit qui reconnaît la valeur d’un autre esprit. L’attitude corporelle joue un rôle, mais avant tout, il s’agit de spiritualité. Différent point de vue n’est-ce pas ?
Posons-nous la question de savoir s’il est nécessaire d’éduquer un esprit à bien s’y prendre avec les autres pour être acceptable, accepté ou voulu. La vie nous donne la réponse, il suffit d’observer ce que la vie exige de chacun de nous. Bien, posons la question différemment. Quel pourcentage d’élèves à la fin de leurs études sont capables de « vendre » leurs services, leurs capacités et leur état d’être ? C’est la vraie statistique de l’école. Elle existe uniquement pour rendre des esprits compétents pour la vie qu’ils devront affronter. Et aujourd’hui, cela inclut le milieu que l’on partage tous : la Terre. Nous partageons cette responsabilité.
Ajoutons ce critère : la responsabilité. L’éducation consiste également à former la responsabilité d’un esprit. L’école forme des citoyens responsables.
En termes animistes, nous pourrions définir la responsabilité comme la capacité d’un esprit à prendre en charge de sa propre volonté une certaine zone, un espace, une activité, une personne, un groupe, une entreprise, une portion de la Terre ou de la Nature, de manière compétente et dans un but positif. C’est l’extension de l’esprit à cette sphère afin d’en prendre soin, de la préserver, de la développer de manière compétente et positive.
Un bon chef d’entreprise sait faire cela. Une maman, un papa, un enfant également. Nous avons tellement tendance à croire que l’âme est limitée à l’espace étroit de l’organisme (le corps) que nous oublions le fait que la plupart des gens occupent un bien plus grand espace sans s’en apercevoir.
C’est pour cette raison que l’éducation doit fournir des données vraies, utiles, des savoir-faire qui permettront à un esprit de gérer à bon escient les situations auxquelles il aura à faire face dans la vie, aussi difficiles, dangereuses et compliquées qu’elles puissent être.
Alors je pose une question : est-ce qu’enseigner l’algèbre à une classe dont la moitié des élèves n’a pas dépassé le niveau de l’école primaire correspond à la définition d’éducation ou d’enseignement ? D’après notre définition, non. Les données et les savoir-faire spécifiques à l’algèbre ne parviennent pas à l’autre bout : la compréhension de cet esprit et cet esprit et cet esprit et cet esprit qui composent une classe.
Pour qu’il y ait éducation ou enseignement, les données traitées doivent être comprises par un esprit. Pour cela, l’esprit doit être intéressé et désireux d’acquérir ces données ou ces savoir-faire. Pour cela, l’esprit doit être capable de les comprendre et de les assimiler. Multipliez cela par le nombre d’esprits (les élèves) qui sont sur les bancs d’école à chaque instant et vous mesurez l’ampleur du défi.
Si nous voulons un jour avoir une planète propre et équilibrée, il va falloir une participation active, compétente et organisée de chaque individu et de chaque groupe sur Terre. C’est ce qu’est un citoyen : un esprit capable et désireux de participer aux efforts d’une société ou civilisation. Ces efforts comprennent aujourd’hui et pour longtemps la réhabilitation de la Nature.
Nous pouvons facilement imaginer la somme d’éducation qu’il va falloir faire. C’est gigantesque, mais vital.
On peut s’étonner d’une telle approche. C’est contraire aux principes établis. Seulement les principes établis ne permettent pas une résolution du problème écologique. Non seulement ça, mais ils le provoquent. Tout commence par la pensée. Si les ensembles de pensées, de postulats, de principes politiques et économiques nous ont amenés à un tel désastre, continuer avec les mêmes principes ne feront d’accélérer la chute. Nous devons changer la pensée.
De plus, nous avons affaire à des quantités de vecteurs hors de toute mesure. C’est bien le cas puisque nous ne pouvons même pas calculer l’ensemble des facteurs qui provoquent la destruction de la Nature. Nos civilisations ont engendré un monstre. Mais qu’est-ce qui a « pensé » le monstre avant qu’il ne prenne naissance et n’envahisse tout ? Nous, c’est nous. Il ne s’agit pas de désigner un fautif, un coupable, mais d’indiquer la source du problème : la pensée.
De là, si nous changeons la pensée, nous changeons les forces. Comme nous devons radicalement inverser la tendance globale à la destruction (des quantités énormes de changements) nous devons changer la pensée à grande échelle. Si nous le faisons, nous faisons sauter les verrous. Si nous changeons l’éducation, nous changeons le destin et le futur.
Vous voyez, je ne dis pas que j’ai raison. Je vous présente une théorie sur laquelle j’ai travaillé pendant quinze ans. Je ne dis même pas qu’elle est bonne. Je prétends qu’elle est cohérente et qu’elle ouvre une voie. Je n’en ai pas trouvé d’autres.
Je suis désolé que cela prenne autant d’articles, mais je dois démontrer en expliquant de multiples facettes et applications afin que cette théorie soit crédible. Je trouve que Crapauds-fous est un bon endroit ou expliquer une théorie anti-fatalisme. Et puis la naissance de notre groupe repose sur un défi sacrément ambitieux (les trois tsunamis). Alors je vous présente ma thèse et vous jugerez.