Un message clair transmis par les crapauds fous est que nous pouvons tous faire crapauds fous. Parce qu’au fond nous sommes TOUS des crapauds fous. L’humain est si divers, composé de tellement de facettes, de traits, que nous avons tous une facette crapauds fous, nous avons tous des caractéristiques « ordinaires » et d’autres « extra-ordinaires », à une extrémité ou une autre de la gaussienne de ce trait. C’est en puisant dans nos différences, dans le meilleur de nous, que nous trouvons de belles solutions originales.
Deux constats importants évoqués dans le manifeste : neuf millions d’entre nous vivent sous le seuil de pauvreté et notre confiance dans nos politiques est au plus bas. Une part de ce manque de confiance vient peut-être du fait que beaucoup d’entre nous ne nous reconnaissons plus en nos politiques ? Ceux d’entre nous qui sont au « pouvoir » peuvent sembler à un autre niveau, dans une autre dimension, on se sent déconnecté des décisions et on sent nos politiques déconnectés de la « vie réelle ».
Peut-être des pistes de réflexion. Il est peut être important d’être représentatif de la population pour avoir sa confiance, par ici entendre compréhension mutuelle et facilité des échanges. Sommes-nous, crapauds fous confirmés, crapauds fous en éveil, représentatifs des crapauds fous qui s’ignorent encore ? Combien parmi nous crions silencieusement sous le seuil de pauvreté ? Etre représentatif de la population évite de tomber dans un « optimum local », de prendre des initiatives qui nous semblent les meilleures mais qui ne sont en réalité pas les meilleures à l’échelle de l’ensemble de la population. (Après mieux vaut parfois aboutir vite à un optimum local que prendre un temps considérable à tâtonner autour de la meilleure solution. Pour cela les cohortes sont très utiles, elles peuvent échanger rapidement puis proposer, échanger avec d’autres cohortes et voir si nous avons convergés vers la même solution ou des solutions différentes. L’intérêt de telles dynamiques, de connectivité partielle entre groupes, a par exemple été suggéré pour le developpement culturel et technologique par une étude (http://www.pnas.org/content/113/11/2982.full )). Il est peut être important d’inclure au plus tôt les cris silencieux parmi les crapauds fous. C’est peut-être déjà le cas? Ce n’est certainement pas chose aisée. D’abord ils doivent être informés de l’existence des crapauds fous. Notre médiatisation n’en est certainement qu’aux balbutiements. L’achat d’un livre est un investissement (acheter un livre ou dix repas à la cantine pour mes enfants ?). Ne posons pas notre manifeste mais tendons le aux prochains crapauds fous ? Une fois l’information transmise libre à chacun de nous joindre ou pas. Se reconnaitre en nous facilite certainement d’adhésion.
Autre piste de réflexion, déjà mentionnée dans le manifeste mais pour aller peut être encore un peu plus loin. Cette déconnexion, ce sentiment de vivre dans différentes dimensions est peut être en partie provoqué par l’abondance du champ lexical hiérarchique dans nos interactions humaines ? La tête de l’Etat, les dirigeants, les chefs, travailler pour telle ou telle personne, top down et bottom up… Ne sommes-nous pas en réalité en dessous ou au-dessus de personne ? Ne travaillons nous pas plutôt à la fois pour soi et pour tous ? Les relations ne sont-elles pas plutôt horizontales? centrifuges et centripètes? Les dirigeants ne sont-ils pas plutôt des portes paroles ? Au cœur de la mêlée et non pas au-dessus de la mêlée ? Nous avons chacun notre expertise et chaque maillon est essentiel. Nous sommes tous d’accord à ce sujet, peu de doute là-dessus, mais les mots jouent peut être parfois contre nous et notre inconscient.
Pas sûr de « voler bien haut », juste un besoin d’échange :-)
Les crapauds fous sont pluriels (on ne dit pas un crapal ;) ).