Diversité culturelle ? Vous ne trouvez pas que la culture doit être diverse pour exister ? Moi si. Le concept de diversité culturelle est pour moi aussi fumeux que celui de racines : ce ne sont que des abstractions. Les racines culturelles sont des créations politiques, c’est ce qu’on appelle le récit ou le roman historique. Quant à la culture, elle n’existe que comme issue de forces de création individuelle, donc forcément plurielle, diverse.
Mais que la culture ait un rôle à jouer dans l’acceptation de la diversité humaine, j’en suis certain. Toute création individuelle ou collective, artistique, artisanale, gastronomique ou autre est une projection inclusive – les autres sont les bienvenus – et par conséquent un élément d’ouverture au monde.
Ce qui est exclusif, c’est le refus, le repli, l’enfermement consenti dans des racines imposées, de gré ou de force. Sur les racines comme construction idéologique, je renvoie au bon bouquin de Maurizio Bettini, « Contre les racines », (Champs Flammarion, 8 € à peine). Ça vaut la peine, si l’on croit encore que l’on est ce que la construction historique fait de nous.
Conclusion simple, voire simpliste, mais j’assume : la culture, c’est ce qui nous rend divers, c’est ce qui fait que nous sommes des individus. C’est donc un levier essentiel. La vie culturelle est superflue, c’est pour cela qu’elle est essentielle. Pour les crapauds encore plus que pour le reste de l’univers… Donc n'oublions pas de travailler, crapaudiquement, sur ce volet fondamental.
Concrètement, tissons des liens culturels les plus larges possibles, unissons les forces créatrices entre les villes, les régions, les pays, les galaxies, mettons en contact Iran et Corée, Bretagne et Taoudénit, Kyushu et Luxembourg. Que les crapauducs soient si présents que les mares potentielles aient toutes vocation à être interconnectées.