bon on ne va pas commencer toutes nos réponses par "tu prêches une convaincue" même si c'est le cas ;)
Quand tu dis que ce n'est pas l'école OU la maison -> les 2 idées/valeurs de fond derrière mon école c'est :
1- Décloisonner et créer des continuums, dans le temps ET l'espace : faire en sorte que l'enfant ne soit plus face à une séparation école/maison, avec bien trop souvent des portes fermées, donc de la méconnaissance, donc de l'incompréhension, donc de l'agressivité (et hop, cercle vicieux).
Qu'il n'y ait donc plus "2 mondes" mais que la journée d'un enfant, la semaine, l'année, soit un ensemble cohérent, où les différents acteurs se côtoient et se parlent "en bonne intelligence" (ARGH, on arrive sur le point sensible ! le bon sens et la bonne intelligence...), pour le bien-être de l'enfant et au final de tous
2- Qu'on arrête de tout faire à l'envers, en disant (en culpabilisant évidemment) au "jeune adulte" de 18 ans (en moyenne) qui sort de l'école : "Ok mon grand, maintenant sois autonome, sois un bon citoyen, sois responsable, trie tes déchets, consomme de façon éthiquable, trouve un sens à ta vie, découvre la vie et voyage (etc...)" -> alors c'est très bien qu'on change de façon de vivre et de consommer, évidemment, mais... quand y a-t-il une vraie réflexion sur le fait qu'il faudrait permettre au jeune adulte de vivre tout ça, dès le + jeune âge ?? Et de mettre en place réellement un environnement scolaire permettant à l'enfant de vivre tout ça concrètement ?
A quoi sert de continuer à vouloir changer les choses à l'âge adulte, sans transformer en profondeur l'école (et l'éducation de façon générale : l'école n'est que le reflet de la société qui l'a créée) ?
-> la citoyenneté, ça s'apprend en se vivant !
-> l'autonomie, ça s'apprend en se vivant !
-> la responsabilité, ça s'apprend en se vivant !
-> la créativité, ça ne s'apprend pas, ça se laisse nourrir en arrêtant de promouvoir la même chose pour tous et des "bonnes réponses uniques" !
-> le sens de sa vie, on le trouve en pouvant se déployer, expérimenter, en étant écouté, en apprenant à se connaître et à s'exprimer !
Et à la base de tout ça... la confiance !
Pour info, ma fille, après 3 mois de phobie scolaire fin 2017, a intégré une petite école publique voisine où l'instit (de CM2) est incroyable : la confiance est au coeur de l'école, et ça fait une différence incroyable en terme de relations, d'apprentissages, de bien-être... Donc il se passe bp de choses super dans le public, et heureusement, faut que ça continue, malheureusement, pour discuter depuis 4 ans avec nombre d'entre eux, les instit & enseignants dits "innovants" sont à bout de souffle... quand ils ne finissent pas par abandonner ou craquer, carrément, sous le poids de l'administration et des "il faut". C'est pour ça que moi j'essaie de faire bouger les choses en-dehors du système (même si on a notre propre lot de galères !)
-> sur le cercle vicieux dont tu parles, ça me fait penser au livre que je viens de lire ce we, "Faites votre 180°" de Emmanuelle Piquet. Sur la thérapie brève de Palo Alto. Une belle découverte (même si, après lecture, je me demande si c'est "accessible" à une partie de la population... car on y trouve une bonne grosse dose d'autodérision et de capacité de recul et de capacité à dire stop et à prendre sa vie en main, en sautant allègrement dans la mare de l'inconfort le + total et de l'inconnu...). je pense que c'est un beau crapaud, elle aussi... (elle a fait un TED talk :
https://www.youtube.com/watch?v=HJ-nidBOHbA&vl=fr)